À travers les 150 innovations déclarées par les exposants, les 18 prix décernés par le salon et les rencontres dans les allées, les principales tendances sont sans surprise : économies d’énergie (notamment en ventilation), économie d’intrants (aliments et paille), capteurs pour manager l’exploitation et réduire son impact, pesée automatique pour ajuster le plan d’alimentation et anticiper le départ à l’abattoir, gestion des données, bien-être animal, contrôle des rongeurs et des insectes en lien avec la biosécurité, réduction des émissions de l’élevage, automatisation pour réduire le besoin en main d’œuvre, décarbonation… Tout cela sur fond de contraction de la demande et donc de l’offre.
La montée en gamme s'essouffle
Pour Christian Meyer (chambre d’agriculture de la région de Schleswig-Holstein, située en bordure du Danemark), l’adoption de la loi sur le bien être en élevage de porc, en février 2021, suivait le chemin engagé pour les œufs. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine avec son impact sur les prix de l’énergie et l’inflation des cours des matières premières, les désirs de montée en gamme se sont tassés en Allemagne, alors que les abattages se sont réduits, les consommateurs réduisant leurs achats alimentaires.
Le bien-être persiste
Le bien-être reste néanmoins une priorité selon plusieurs axes dont le respect des impératifs règlementaires (capacité de la truie à se retourner notamment). Pour les truies, les éleveurs ne recherchent plus les plus prolifiques, mais celles qui seront les plus longtemps productives. La bonne santé notamment respiratoire, la consommation alimentaire et la production laitière sont essentielles au maintien de la truie au delà des trois portées nécessaires pour qu’elle soit profitable. La proportion de cochettes de renouvellement doit, selon l’expert, s’établir entre 16 et 20 %.
La biosécurité au cœur des préoccupations
Les éleveurs interrogés par le DLG (association allemande des agriculteurs qui organise EuroTier) classent en tête de leur liste d’intérêt, l’amélioration en terme de biosécurité et de gestion de l’environnement à l’intérieur des bâtiments. Le bien-être animal et le management des bâtiments d’élevage arrivent tout de suite derrière. Les éleveurs s’avouent par ailleurs intéressés par des solutions pour créer des zones extérieures mais restent sceptiques quant à la possibilité d’un tel développement.
Enfin, les questions autour de l’efficacité alimentaire notamment le bon équilibre des nutriments sont citées.
De façon générale, les visiteurs s’intéressent aux améliorations dans la gestion des données et dans l’organisation du travail au sein de leur élevage et sont friands d’innovation dans tout ce qui tourne autour du management de leur élevage. Et, ils marquent une forte demande pour réduire encore leurs usages des antibiotiques.