Comptes de l’agriculture : des résultats disparates

21 décembre 2020 - Florent HOFMANN

Les comptes de l’agriculture ont été présentés le 16 décembre 2020. Cette année, les résultats nationaux et porcins connaissent de fortes disparités.

Le 16 décembre dernier, la Commission des comptes de l’agriculture et de la nation s’est réunie pour examiner les données économiques de 2019 et 2020. Si les résultats de 2020 résultent encore du prévisionnel, ceux de 2019 ont été marqués par de fortes disparités entre les exploitations. Le résultat brut de la branche agricole est de 25,5 Milliards d'euros en 2020 soir une chute de 7,9 % en raison des conditions climatiques et de la crise Covid. L’excédent brut d’exploitation (EBE) par actif non salarié des exploitations « moyennes et grandes » de France métropolitaine s’est établi en 2019 à 54 720 € en moyenne soit une baisse 1,4 % par rapport à l’année précédente.

Résultats de la branche élevage

Tandis que les résultats s’améliorent pour les producteurs laitiers (+9%), ils se dégradent pour les producteurs de viande bovine (-1,4 %), confrontés à la baisse de la consommation de viande et à l'augmentation des importations. « De façon générale, les résultats des exploitations montrent d'importantes disparités. En 2019, un quart des exploitations ont ainsi un EBE par actif non-salarié inférieur à 23 320 € tandis qu’il est supérieur à 70 580 € pour un autre quart. Toutes orientations confondues, 4,5 % des exploitations ont un EBE négatif. »
Côté porcin, les cours ont grimpés de 20,9 % en raison de cas de peste porcine africaine en Asie. Par ailleurs, les quantités produites ont, elles aussi, augmenté de 4,1 %. Ainsi, l’EBE par actif non salarié, s'établit à 132 230 €, soit plus du double par rapport à 2018. L’écart entre les exploitations aux résultats les plus faibles et celles aux meilleures résultats atteint un niveau record avec 177 300 € de différences.

Projection sur les chiffres de 2020

Pour 2020, l’Insee anticipe une baisse de la production agricole de 2,1 % par rapport à 2019 qui pourrait être accentuée par la situation sanitaire.  Par ailleurs, les charges des agriculteurs évoluent peu (+0,3%). La baisse de la production entraînerait une diminution de la valeur ajoutée de la branche agricole de –5,4 %, un chiffre égal à 2019.
Plus spécifiquement, en porc, la hausse des volumes ne compense pas totalement la baisse des prix.

En réaction à ces résultats, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) est globalement satisfaite des initiatives du Gouvernement et des résultats obtenus. Elle rappelle que le secteur agricole est plein d’avenir mais qu’il faut se donner des moyens techniques, économiques et humains suffisants, au risques de n’être plus compétitifs. La fédération insiste sur le fait que le plan de relance est une première étape et qu’il faut poursuivre les démarches dans la même direction.

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