Le Brexit plonge les filières porcines européennes dans le flou
Le Royaume-Uni a officiellement quitté l’Union européenne le 31 janvier 2020. Ce pays est un marché d’importance pour les exportateurs européens. En attendant la fin de la période de transition de 11 mois, les conséquences de ce retrait pour les filières sont difficiles à prévoir.
Après moult négociations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, ce dernier a bel et bien quitté l’Union le 31 janvier dernier. Or, avec 55 % de ses besoins devant être importés, le Royaume-Uni est un marché d’importance pour l’UE. L’Union approvisionne en quasi-totalité ce marché (99,8 %), avec en tête le Danemark, les Pays-Bas et l’Allemagne. Le Royaume-Uni se positionne d’ailleurs parmi les premiers débouchés de viandes et coproduits du porc européen. Sur les 10 premiers mois de l’année, les exportations de l’UE à destination du Royaume-Uni atteignent près de 2,3 milliards d’euros et 752 000 tonnes. C’est donc un débouché à forte valeur.
Le flou persiste
L’Ifip rapporte aussi que près de la moitié des importations britanniques sont constituées de produits transformés (bacon, saucisse). Et précise que les transformateurs européens, en particulier les Polonais, Néerlandais, Irlandais et Danois, seront les plus perturbés par le Brexit. La concurrence nord-américaine pourrait être plus importante sur ces produits transformés. En revanche, pour les produits non transformés, les importations européennes ne pourront pas être en totalité compensées par les fournisseurs étrangers, la part des produits congelés étant minoritaire (23 %). Toutefois, l’application potentielle de droits de douane entre le Royaume-Uni et l’UE pourrait, à terme, impacter la demande des Britanniques.
Un possible rétablissement des droits de douane
Dès le 1er février, une période de transition de 11 mois a débuté dans le cadre de l’accord de retrait du Royaume-Uni. De quoi permettre aux entreprises de se préparer au retour des formalités douanières et au possible rétablissement des droits de douane. Mais les relations commerciales restent inchangées jusqu’à fin 2020. C’est-à-dire que le Royaume-Uni ne sera plus représenté au sein des institutions, mais que le droit de l'Union continuera de s'appliquer jusqu'à la fin de la période de transition. Au terme de cette période, si les négociations entre le Royaume-Uni et l’UE n’aboutissent pas, les règles par défaut de l’OMC se rétabliront. A noter : le pays doit également renégocier les accords avec ses autres clients internationaux. Actuellement l’effet du Brexit est amoindri par l’extraordinaire demande chinoise qui soutient les prix du porc en Europe. La baisse des importations britanniques (- 9,3 % en 10 mois 2019/18) ne semble pas influer sur le marché du porc pour l’instant. Affaire à suivre.
Source : Baromètre de l'Ifip