Tension sur le paiement de la plus-value du mâle castré

1 août 2022 - Françoise Foucher

La Fédération nationale porcine réagit à la tension actuelle sur le paiement de la plus-value du mâle castré. François Valy, son président « en appelle au ministère pour faire respecter la loi Egalim et, si besoin, à une médiation pour sortir enfin de cette impasse ».

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La Fédération nationale porcine réagit à la tension actuelle sur le paiement de la plus-value du mâle castré, un dossier qu'elle considère comme faisant partie de sa mission de défense des intérêts des éleveurs de porcs sur tout le territoire national.

François Valy, son président, en rappelle le contexte : « Le ministère de l’Agriculture a imposé un nouveau protocole de castration avec anesthésie et la loi Egalim2 demande à la filière de négocier des contrats de fourniture de porcs tenant compte notamment du coût de production. Ces textes sont applicables depuis le 1er janvier 2022.
 »

Payer le juste prix et la qualité particulière du mâle castré

Dans son communiqué de presse en date du 18 juillet, la FNP fait observer : « Après une crise sévère et des pertes économiques sans précédent, partiellement compensées par les  aides de l’Etat, les éleveurs de porcs français peinent à se relever et certains arrêtent. »  

Pour la Fédération, la filière se trouve en cette année 2022, face à une alternative claire : « Soit les clients des éleveurs, de l’abattage-découpe à la distribution, décident de payer le juste prix et la qualité particulière du mâle castré, demandée par le marché
. Soit les arrêts d’élevage vont se multiplier et ils auront détruit la filière de porc français qu’ils  prétendent soutenir ! »

François Valy souligne : « Dans un marché ce n’est pas le client qui fixe le prix. Egalim amorce un vrai changement de modèle, y compris dans le marché du porc, où c’est donc le vendeur qui fait une proposition, à partir d’indicateurs, à laquelle l’acheteur doit répondre. »

Le refus des opérateurs de payer

C'est dans ce contexte que l’AOP Grand Ouest – créée en 2021 par 10 organisations de producteurs majeures de l’ouest de la France, pesant pour près de 40 % des volumes au plan national –, a fait une première proposition pour le mâle castré en prenant en compte le surcoût de production à hauteur de 13,4 c €/kg, tel que calculé par l’Ifip - Institut technique indépendant et incluant le nouveau protocole de castration avec anesthésie.

La FNP constate que « cette proposition n’a recueilli aucune réponse des abatteurs en contradiction manifeste avec ce qu’exige la loi» .

Face à ces refus des opérateurs de payer cette qualité particulière, l’AOP vient de proposer 7c €/kg, soit la moitié du surcoût calculé par l’Ifip. 

Inaceptable

Et là encore, la FNP ne peut que constater : « Il y a quelques jours le leader de l’abattage a catégoriquement refusé
, en mettant en cause un "abus de position dominante". Et s'offusquer : « Alors que lui-même, souvent unique acheteur régional, impose ses prix à ses fournisseurs,
 en s’immisçant dans les relations entre l’AOP et ses adhérents, ce qui est inacceptable. »

François Valy conclut : « Alors que dans toute l’Europe la canicule peut ralentir la fluidité des livraisons et que la demande semble repartir enfin, la FNP soutient l’initiative de l’AOP Grand Ouest et en appelle au ministère pour faire respecter la loi Egalim et, si besoin, à une médiation pour sortir enfin de cette impasse. »

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