Entre bien-être animal et prix bas : le paradoxe du consommateur

12 décembre 2022 - Cécile Julien

Lors de la journée « Natural Concept » organisée par le groupe Grimaud, Elsa Delanoue, sociologue auprès des instituts techniques des filières animales, a fait le point sur les attentes des consommateurs… attentes souvent paradoxales.

Mâles entiers et queue entière chez Physior

Si, dans leur majorité, les consommateurs ne remettent pas en cause la place de l’élevage, ils s’interrogent sur certaines pratiques. Lors de la journée « Natural Concept » organisé par le groupe Grimaud, Elsa Delanoue, sociologue auprès des instituts techniques des filières animales, a fait le point sur leurs attentes, souvent paradoxales. « La crise de l’ESB a causé une rupture de confiance et la remise en cause des modèles de production, retrace la sociologue. Depuis, les interrogations autour du bien-être animal augmentent. L’élevage en bâtiment cristallise toutes les craintes autour du bien-être animal. »

Elsa Delanoue souligne une tendance persistance à la baisse de la consommation de viande « Le flexitarisme, qui consiste à manger moins de viande mais de meilleure qualité, devient la norme », note la sociologue. Si les consommateurs sont exigeants sur les modèles de production, ils veulent en même temps des produits pas chers. Le contexte inflationniste accentue cette dissonance entre les idéaux et les actes d’achat. « Les gens ont diminué d’une gamme dans leurs achats », remarque Elsa Delanoue.

Tous les consommateurs ne portent pas le même regard sur l’élevage et la place de la viande dans l’alimentation.

• 51 % des consommateurs peuvent être décrits comme progressistes. Ils souhaitent que les conditions d’élevage progressent mais, comme ils reconnaissent ne pas y connaitre grand-chose, ne savent pas comment.

• 24 % sont des alternatifs, qui rejettent le modèle actuel. Ils sont favorables au bio, aux circuits courts. 10% des consommateurs ont une approche plus compétitive. Ils sont très convaincus que l’élevage français doit renforcer la place sur les marchés internationaux.

• 2 % sont des abolitionnistes qui, éthiquement, veulent voir disparaitre l’élevage.

• 3 % des français ne se posent aucune question sur leur alimentation.

D'après Elsa Delanoue, sociologue auprès des instituts techniques des filières animales, lors de la journée « Natural Concept » organisée par le groupe Grimaud

Porcmag - Formules d'abonnement

AU CŒUR DE LA FILIÈRE PORCINE

● La richesse des reportages terrain et des dossiers thématiques
● Les conseils des meilleurs experts en technique et en gestion
● De nombreux retours d'expérience et solutions pratiques

Profitez d'une offre découverte 3 mois