Cours des matières premières : le SNIA tire la sonnette d’alarme

6 septembre 2021 - Yannick Le Bihan

La hausse des cours des matières premières inquiète fortement le secteur de l’alimentation animale. Pour le Syndicat National de l’Industrie de la Nutrition Animale (SNIA), la survie économique des exploitations est aujourd’hui en péril si les coûts de production ne sont pas compensés par une juste rémunération.

Les prix des matières premières s’envolent. Alors que la campagne débute avec des cours élevés et très volatils, François Cholat, président du Syndicat National de l’Industrie de la Nutrition Animale (SNIA), a exprimé sa vive inquiétude dans un communiqué publié le 2 septembre dernier. « La hausse des prix concerne toutes les matières premières valorisées en alimentation animale ainsi que les micro-ingrédients comme les acides aminés et les additifs », déplore-t-il.

Selon le syndicat, cette tendance haussière a entraîné une augmentation de plus de 30 % du panier moyen des matières premières en 12 mois. Par ricochet, les éleveurs sont impactés. Leurs factures liées à l’alimentation des animaux s’alourdissent alors que leurs marges de manœuvre se réduisent. Comment répondre alors aux exigences sociétales et environnementales auxquelles les producteurs doivent répondre ? Pour François Cholat, il n’y a qu’une solution, les rémunérer en tenant compte des coûts de production. « Les indicateurs sur le coût de l’alimentation des animaux sont en place. Cette conjoncture constitue « un baptême du feu » pour les dispositifs législatifs construits depuis 10 ans dont la loi EGAlim. Pour nos entreprises dont le résultat net moyen est proche de 1%, les marges de manœuvre sont nulles. À l’heure où il est demandé d’investir lourdement pour répondre aux attentes sociétales, pour atteindre les objectifs de souveraineté alimentaire, pour maintenir un haut niveau de sécurité sanitaire et pour maîtriser les impacts environnementaux, la rentabilité des activités économiques est un préalable. Il faudra accepter de payer le juste prix », explique-t-il.
Un avenir flou pour la filière « nourris sans OGM »
La situation est totalement ubuesque pour les filières garanties « nourri sans OGM » qui font face à une pénurie de tourteaux de soja depuis plusieurs mois. Pour les éleveurs engagés dans ces filières, l’avenir à court terme est trouble. « Le nombre d’élevage nourris sans OGM augmente et pourtant les fabricants peinent à trouver ces matières premières, essentielles pour l’alimentation animale, c’est une situation inédite », déclare François Cholat. Et d’ajouter : « Les tensions sur le marché du soja non OGM obligent le secteur à naviguer sans visibilité … ».
Le mois de septembre inaugure une année où les orages risquent de s’abattre sur les négociations commerciales à défaut d’avoir trop impactés les récoltes.

 

 

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