Pénurie de main-d’œuvre : les cochons britanniques ne sont plus abattus
L’association des industries de la viande britannique (BMPA British Meat Processors Association) et l’association des producteurs de porc britannique (NPA National Pig Association) tirent la sonnette d’alarme : le manque de personnel dans les abattoirs menace la filière porcine britannique.
Lors de sa rencontre avec la ministre de l’agriculture britannique Victoria Prentis le 10 février dernier, la NPA estimait que 200 000 porcs attendaient d’être abattus et que déjà 35 000 à 40 000 porcs avaient été abattus en urgence dans leurs élevages par manque de place. Le syndicat rapportait que 40 élevages indépendants avaient jeté l’éponge devant l’ampleur de cette crise et que le cheptel de truie accusait un recul de 10 %.
Le problème trouve ses racines dans le manque de main d’œuvre dans les abattoirs : 70 % des employés de ce secteur étaient d’origine étrangère avant le Brexit. Le pays a fait face à un exode de travailleurs lors de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et n’a pas réussi à les faire revenir malgré ses stratégies d’attractivité (inscription de la profession de boucher sur les listes de métiers en tension, suppression de la nécessaire maîtrise de la langue anglaise pour l’obtention de visa de travail temporaire, etc.).
« Ce pays a besoin d’une stratégie et d’une vision claire de l’agriculture britannique, a martelé Minette Batters, présidente du NFU Nation farmers Union, syndicat agricole britannique. Nous avons des politiques gouvernementales totalement contradictoires. Elles relèvent la barre en ce qui concerne les normes environnementales nationales, mais concluent des accords commerciaux qui appuient des normes moins rigoureuses à l’étranger. Cette crise du secteur porcin aurait du et aurait pu être évitée. »