Prix et marges des produits alimentaires 2020 : les producteurs porcins encore perdants

Dans son rapport 2021 présenté le 15 juin, l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires révèle une année 2020 profitable à la grande distribution, une nouvelle fois au détriment des éleveurs de porcs.

Crédit : Adobe Stock

En 2020, c’est encore une fois la grande distribution qui tire son épingle du jeu. Voici le constat réalisé à la lecture du rapport 2021 de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, présenté le 15 juin par son président Philippe Chalmin et remis au Parlement. Ce rapport observe, pour l’année 2020 comparée à 2019, une quasi stabilité des prix à la production agricole (+0,5 %) - malgré une baisse des prix des moyens de production (-1,4 %) - et de ceux des produits des industries alimentaires (+0,5 %). En revanche, les prix à la consommation des produits alimentaires affichent une nouvelle hausse de 2,2 %, supérieure à l’inflation. « Ces évolutions moyennes cachent néanmoins des dynamiques contrastées selon les filières », commente l’Observatoire.

Concernant la filière porcine, le rapport relève une diminution de huit centimes par kilo de la cotation E + S en 2020 par rapport à 2019. Bien que tirée par la demande asiatique, celle-ci a subi les conséquences de la crise sanitaire liée à la Covid-19 et de la peste porcine africaine en Allemagne. Les prix à la production de porc sont en baisse de 5,4 %. Du côté du maillon abattage-découpe, les indicateurs de marge brute (différence entre la valeur de vente et le coût en matière première) ont globalement progressé pour la viande porcine. Une hausse du prix sortie industrie des jambons (+4,9 %) a notamment été observée. Les prix à la consommation ont augmenté pour la viande de porc fraîche (+4,7 %) et pour le jambon (+3,8 %). L’indicateur de marge brute de la distribution est en repli pour le porc frais, mais progresse pour le jambon libre-service.

8,2 % de marge nette pour le rayon charcuterie

Le rapport détaille également les données 2019 concernant la grande distribution, celles de 2020 n’étant pas encore disponibles à sa date de publication : « Pour l’ensemble des rayons alimentaires frais, après imputation des charges, la marge nette rapportée au chiffre d’affaires ressort à 2,5 % avant impôt, en hausse par rapport à 2018 (+1,8 %). Elle s’établit à 1,7 % après impôt. L’univers viande reste globalement positif (5,4 % avant impôt), grâce aux rayons volailles (8,9 % avant impôt) et charcuterie (8,2 % avant impôt), qui dégagent les marges nettes les plus élevées et compensent un rayon boucherie toujours déficitaire (-1 % avant impôt). »

Dans un communiqué reçu également le 15 juin, la FNSEA et les JA affirment qu’ « à quelques heures de l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi visant à protéger le revenu des agriculteurs, ce rapport est un rappel cinglant de la réalité de la répartition de la valeur au sein de la chaîne alimentaire. Il doit amener les députés à se saisir du texte de Grégory Besson-Moreau pour renforcer véritablement la loi EGAlim et enfin permettre d’atteindre ses objectifs, au premier rang desquels figure la juste rémunération des agriculteurs en France ».

 

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