D’un point de vue nutritionnel, l’élevage de porcs mâles sans castration chirurgicale impose de relever trois défis majeurs.
1 - Adapter la stratégie alimentaire afin de couvrir les besoins nutritionnels pour un dépôt protéique efficient sans coût alimentaire excessif ni impact environnemental dû à un gaspillage des nutriments.
2 - Formuler des aliments qui nourrissent le porc et orientent son microbiote. Les contraintes de formulation et le choix des matières premières doivent permettre de réduire la production de scatol et d’indole en favorisant l’incorporation du tryptophane qui parvient dans le gros intestin dans la biomasse bactérienne plutôt que son utilisation comme substrat énergétique.
3 - Optimiser la formulation de l’aliment apporté aux porcs immuno-castrés après la seconde vaccination pour tenir compte de la transition progressive de leur métabolisme depuis celui du mâle entier vers un métabolisme plus proche de celui des porcs castrés chirurgicalement.
Une meilleure efficacité alimentaire chez les porcs non castrés
Partant de l’expérience britannique et irlandaise, où le mâle entier existe depuis les années 1970, Giusepee Bee et Nathalie Quiniou rappellent que la non-castration entraîne une amélioration de l’efficacité alimentaire de 8 % et une augmentation du GMQ de 6 %. Ils citent Lawlor et al. (2005) qui « ont constaté entre le sevrage et l’abattage (9-126 kg de poids vif) que l’IC était amélioré de 8,4 % chez les mâles entiers par rapport aux porcs castrés chirurgicalement, pour un GMQ similaire ». D’après Quiniou et al. (2010) entre 25 et 119 kg, l’écart d’IC est de 14 %, sans différence significative de GMQ.