Érosion des volumes chez Porcinéo

22 novembre 2022 - Nathalie Tiers

En assemblée générale le 18 novembre, le groupement de producteurs des Pays de la Loire et de Nouvelle-Aquitaine a révélé une baisse de volume de près de 6 % au cours du dernier exercice.

Chrystèle Amiaud, présidente de Porcinéo, a souligné la mobilisation du groupement dans les semaines à venir pour le nouveau cahier des charges Le porc français / Crédit photo : Nathalie Tiers.

Porcinéo, le groupement des éleveurs de porcs du groupe Cavac à La Roche-sur-Yon (Vendée), a commercialisé 171 873 porcs charcutiers au cours de l’exercice clôt le 30 juin 2022. Un volume en baisse de près de 6 % confirmant l’érosion progressive du potentiel de production depuis plusieurs années (près de 200 000 porcs en 2018-19). Le groupement compte désormais 103 éleveurs, en baisse de 4 %. Les arrêts d’élevage ont entraîné une hausse de commercialisation du nombre de truies de 12 % (3 512 animaux).

Le prix moyen sur l’exercice pour les porcs conventionnels s’est élevé à 1,55 euros/kg, en hausse de 0,07 euros, ce qui a permis de maintenir un chiffre d’affaires stable de 36,2 millions d’euros. Le prix de vente atteignait à la clôture en juin près de 1,90 euros/kg. « L’embellie sur le premier semestre 2022, provoquée par une baisse marquée de la production, a seulement permis d’accompagner la hausse inédite du coût alimentaire, conséquence directe de la guerre en Ukraine », souligne toutefois le rapport d’activité de Porcinéo. « Le prix moyen de l’aliment a augmenté de 140 €/t entre le début et la fin de l’exercice sachant qu’il impacte le coût de production à hauteur de 75 % » précise la présidente Chrystèle Amiaud.

Bio en baisse, Label Rouge et porc fermier en hausse

Le groupement a réussi à maintenir ses volumes dans ses différents segments de marché, à l’exception du bio, dont la consommation est impactée par le contexte d’inflation. En plus d’arrêts anticipés d’ateliers, une réduction de 15 % des volumes chez tous les éleveurs à partir de septembre a été nécessaire pour éviter les déclassements. Les porcs charcutiers bio passent de 25 800 au cours de cet exercice (15 % du total), à un objectif de 20 500 pour 2022-23.

En revanche, la demande en Label Rouge Opale a bien résisté, permettant l’accueil de nouveaux producteurs : la production de 34 000 porcs sur l’exercice (20 % du total) grimpera à 38 600 en 2022-23. Le volume de porcs fermiers de Vendée élevés en plein air est lui aussi en croissance avec une prévision de 11 400 animaux pour l’exercice en cours (+15 %).

Les prix moyens sur l’exercice pour ces différentes filières se sont échelonnés de 1,76 euros/kg pour le Label Rouge Opale à 2,06 €/kg pour le porc fermier et 3,67 euros/kg pour le bio. « Le prix est indexé sur l’aliment et révisé tous les six mois pour le Label Rouge et le porc fermier, souligne le vice-président Nicolas Poirier. Quant au bio, la caisse de régulation explique la stabilité du prix depuis début 2022. »

Un résultat en recul

Au final, le compte de résultat de Porcinéo affiche une érosion des marges brutes de 188 000 €, dont notamment 47 000 € liés à l’activité bio, 46 000 € liés à l’activité reproducteurs (baisse des ventes de 21 % suite à l’arrêt d’un multiplicateur et à la baisse du cheptel de truies), et 36 000 € liés à la baisse des ventes de porcs charcutiers. Le résultat de l’exercice chute de 186 000 euros pour s’établir à 28 000 €.

 

 

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