Philippe Bizien a commencé par rappeler la baisse de 10,5 % du nombre de porcs vendus au MPB entre 2020 et 2021 avec un peu plus de 1,42 million de têtes commercialisées. Dans le rapport d’activité, repris par le président du comité, le prix moyen en 2021 a enregistré un recul de 5,8 c € (4,2 %), à 1,332 €/ kg, le second trimestre pâtissant du retrait de la Chine aux achats. La forte dégradation des trésoreries avec une perte estimée à 100 € par truie entre septembre 2021 et 2022 a été mise en avant. Les blocages logistiques – notamment en Chine où les contrôles renforcés en raison du Covid-19 ont ralenti les déchargements de containers – et l’agressivité des compétiteurs allemands et espagnols sur le marché européen ont été pointés du doigt pour expliquer la perte de compétitivité des éleveurs.
Philippe Bizien a prévenu dans son rapport d’orientation que la filière porcine devrait composer avec les difficultés du moment : « Il se peut que nous n’ayons pas encore vécu le pire. Alors que les prix des matières premières sont à la hausse depuis plusieurs mois, hausse initiée en amont du conflit en Ukraine, nous avons eu raison, au niveau de la production, d’agir collectivement pour tirer la sonnette d’alarme auprès des pouvoirs publics ». Un plan d’urgence ainsi qu’un plan de résilience ont bien été obtenus en réponse à la crise sanitaire puis à la guerre amorcée par la Russie, mais « à l’échelle nationale, fin juin, 83 % des enveloppes du plan d’urgence (hors fonds MSA) étaient déjà consommées », précise le CRP Bretagne. Quant au plan de résilience, il se limitait à couvrir une partie du surcoût alimentaire pour la période mars - juillet 2022.
Le CRP à l’offensive face aux « mouvements radicaux, déclinistes et antispécistes »
Philippe Bizien a ensuite commenté le rapport d’orientation du CRP Bretagne pour la période 2023-2027. Le rapport vise à « renforcer le mode d’exploitation familiale, accompagner la transition agronomie-écologique » ou encore « consolider la compétitivité des exploitations agricoles ».
Aux yeux du CRP Bretagne, le renouvellement des générations est une question majeure. L’institution souhaite que soit confiée à la chambre régionale d’agriculture une « étude approfondie sur une durée de 15 à 20 ans » pour l’ensemble des productions animales en Bretagne afin « d’analyser les conditions d’installation, les niveaux de revenus dégagés, la durabilité, des facteurs clefs de réussite et d’échec, et ceci de façon comparative selon les systèmes de production, circuits courts, circuits longs, productions conventionnelles, alternatives et bio ».
Le comité breton a également exprimé sa volonté de mener une bataille en faveur de la souveraineté alimentaire, et de tacler « les mouvements radicaux, déclinistes et antispécistes », qu’il accuse « d’insultes, de menaces, d’actes de vandalisme ou de violences physique et morale » envers les agriculteurs et les entreprises alimentaires.