Plan de relance post-Covid : l’élevage n’a pas été oublié !
Dans l'enveloppe d'1,2 milliard d’euros allouée au volet agricole dans le plan de relance gouvernemental post-covid, 130 millions d’euros sont dédiés à la modernisation des abattoirs et des élevages, avec bien-être animal et biosécurité comme leitmotiv. Description.
1,2 milliard d’euros. C'est le financement alloué au volet transition agricole, alimentation et forêt du plan de relance gouvernemental post-Covid 19. Trois objectifs sont assignés : 1) reconquérir la souveraineté alimentaire nationale, 2) accélérer la transition agro-écologique au service d’une alimentation saine, durable et locale pour tous, et 3) adapter l’agriculture au changement climatique.
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« La crise a rappelé l’importance stratégique de notre agriculture. Elle a permis de rapprocher les Français de ceux qui les nourrissent. Ils le disent : ils souhaitent pouvoir se nourrir avec des produits frais, locaux, respectueux de l’environnement et du bien-être animal. Le plan de relance permet d’accompagner les agriculteurs et les entreprises agroalimentaires vers un modèle plus durable, respectueux de l’environnement et économiquement robuste » , a déclaré Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.
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130 millions pour moderniser les abattoirs et les élevages
Au sein de l’axe "reconquête de la souveraineté alimentaire" (Total : 364 millions d’euros), le gouvernement a notamment dédié 130 millions d’euros à un plan de modernisation des abattoirs et des élevages, afin de renforcer leur compétitivité, en assurant le respect du bien-être animal et en investissant dans la biosécurité (voir encadré). Pas moins de 100 millions d’euros, qui seront d’ailleurs complétés par des crédits du programme d’investissements d’avenir (PIA), ont aussi été prévus pour redonner du souffle au plan protéines végétales. Par ailleurs, dans la perspective où 50 % des chefs d’exploitation partiront en retraite dans les 10 prochaines années, une enveloppe de 10 millions d’euros a été débloquée pour assurer la relève. Cette prise de conscience de l'importance du renouvellement des générations en agriculture pour le dynamisme des territoires a d’ailleurs été saluée par le syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA). En effet, une campagne grand public sera lancée pour faire connaitre les 200 métiers et formations de l’agriculture et de l’agroalimentaire et les besoins en recrutement. L’occasion – on l’espère – de redorer le blason du secteur agricole.
Détails du plan de modernisation des filières animales – élevages et abattoirs –
- Investir dans la biosécurité pour réduire l’exposition aux crises sanitaires de demain en garantissant la prévention des maladies animales (peste porcine, tuberculose bovine, influenza aviaire…) ;
- Accompagner les éleveurs dans les investissements à venir. Cette mesure passera par un soutien apporté à l’élevage, sous la forme d’un pacte biosécurité bien-être animal visant à permettre aux éleveurs d’investir pour renforcer la prévention des maladies animales tout en améliorant les conditions d'élevage au regard du bien-être animal ;
- Un plan de modernisation des abattoirs qui agit sur plusieurs leviers, notamment le soutien aux investissements et le renforcement du dialogue territorial. Il s’agit de mieux répondre aux exigences d’hygiène alimentaire et de protection animale, d’améliorer les conditions de travail des opérateurs tout en assurant une manipulation respectueuse du bien-être animal, de moderniser les outils d’abattage et de première transformation et d’améliorer la compétitivité de ces entreprises tout en préparant les entreprises au respect des exigences à l’export.
Objectif : accélérer la transition agroécologique
Le second axe - qui concerne la transition agro-écologique au service d’une alimentation saine, durable et locale - est doté de 200 millions d’euros sur le volet "alimentation" et de 346 millions d’euros sur le volet "moyens de production". Un crédit d’impôt pour soutenir la conversion vers la certification haute valeur environnementale (HVE) sera créé. La structuration des filières agroécologiques sera également soutenue par l’Agence Bio et FranceAgriMer via des appels à projets dédiés respectivement aux filières bio et aux démarches labellisées HVE. De plus, les agriculteurs récemment installés recevront un « bon bilan carbone » pour mener un diagnostic carbone suivi d’un bilan et de propositions d’améliorations. Selon les JA, « sur la base de ces données, les jeunes pourront valoriser de nouvelles sources de revenus pour le stockage de carbone, via de futures aides européennes ou appels à projets ». Un accompagnement des agriculteurs, notamment via une prime à la conversion des agroéquipements (135 millions d’euros), sera également mis en place.
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« Le plan de relance présenté par le gouvernement Castex répond en grande partie à l’impératif de sortie de crise pour les filières agricoles et agroalimentaires depuis la pandémie de Covid-19. La Coopération Agricole salue les orientations et les actions identifiées en matière de souveraineté alimentaire et de transition agroécologique, dont la perspective dépasse pourtant l’horizon 2022 fixé par le plan de relance » , a indiqué La Coopération agricole.
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Adaptation au changement climatique
Quant à la troisième priorité, il s’agit d’adapter l’agriculture et la forêt françaises au changement climatique. Un axe doté d’une enveloppe de 300 millions d’euros. L’enveloppe se décompose en deux : 100 millions d’euros pour l’aide aux investissements de protection face aux aléas climatiques et 200 millions d’euros pour un vaste plan de reboisement.
Voici les objectifs chiffrés du plan de relance du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation :
=> Retrouver l’intégralité du plan de Relance en cliquant ici et la vidéo (lien) du point presse de Julien Denormandie sur le volet agricole du plan.