Tags injurieux dans plusieurs élevages finistériens
Des tags injurieux ont été découverts dans deux élevages appartenant aux représentants FNSEA et JA du Finistère. Une conférence de presse organisée ce jour par les deux syndicats visés a refait le point sur les enjeux de la cellule Déméter, le FDSEA bashing et les hypothétiques intérêts personnels que la cause animale suscite.
"Auschwitz n'a jamais fermé" et "élevage = nazisme", voici les inscriptions qui ont été découvertes vendredi 28 août dans deux exploitations de Plonévez-Porzay (29) dont celle en production lait et porc de Jean-Alain et Guillaume Divanac’h, respectivement Président de la FDSEA du Finistère et administrateur JA du Finistère. Ils ont tous deux porté plainte.
« Depuis plusieurs mois, les actes d’agribashing (intimidations, intrusions, vols, attaques,...) ne cessent d’augmenter, dans un contexte où certains élus politiques attisent les braises », expliquaient ce matin les représentants agricoles visés lors d’une conférence de presse. L’occasion de rappeler qu’en 2019, selon le ministère de l’Intérieur, les atteintes à l’encontre du milieu agricole étaient en hausse (+1,5% par rapport à 2018) et ont atteint les 15 000 actes déclarés en France. Face à ce constat, la cellule « Demeter » a été créée fin 2019 pour lutter contre les intrusions illégales et contre l’agribashing. Christophe Castaner a d’ailleurs réaffirmé en février dernier sa position : « la mise en cause systématique du monde agricole est inacceptable ».
Réactions de la classe politique
Plusieurs députés du Finistère ont condamné ces tags injurieux et à caractère diffamatoire. Pour Didier Le Gac, "il ne s’agit plus seulement de «propos imbéciles » mais bien d’actes délictueux et dont il faut rechercher et condamner les auteurs." Richard Ferrand évoque, lui, des "atteintes scandaleuses à l’honneur de la profession agricole qui mérite respect, considération et soutien." Même Jean Charles Larsonneur, qui avait pourtant comparé en juillet dernier l’élevage intensif, tel qu’il est notamment pratiqué en Bretagne, à un « holocauste quotidien », a condamné fermement ces actes, expliquant que les « injures et intimidations n’ont pas leur place dans le débat public, et ne feront jamais progresser l’agriculture »...
FNSEA bashing
Parmi les tags retrouvés dans l’exploitation de Jean-Alain Divanac’h, l’un compare la FNSEA à la « mafia ». Si ce n’est pas la première fois que le syndicat est touché par ce type de propos, ses représentants s’insurgent : « le FNSEA bashing s’inscrit dans une vision caricaturale à souhait de l’agriculture. Il y aurait d’un côté les gentils agriculteurs bio et de l’autre, les méchants agriculteurs productivistes de l’agrobusiness, taxés FNSEA ». Et de rappeler que « le réseau des FDSEA accueille tous les agriculteurs et tous les types d’agriculture, peu importe la taille de leurs exploitations ».
De potentiels intérêts personnels
Évoqués également lors de la conférence de presse : les éventuels intérêts de Xavier Niel (Free, Le Monde) au travers des soutiens au Référendum d’Initiative Partagée « référendum pour les animaux ». En effet, d’après la FDSEA 29 et JA 29, le fonds d’investissement de l’homme d’affaires soutiendrait une start-up qui fabrique du "bacon" à base de plantes. « Sous couvert de la cause animale, il défend ses propres intérêts », expliquent les syndicalistes. Par ailleurs, ils dénoncent « l’irresponsabilité de certains élus politiques » puisque 128 parlementaires ont déjà soutenu cette démarche, à l’image de Jean-Charles Larsonneur. À l’inverse, certains députés comme Didier Le Gac dans le Finistère se sont opposés à ce Référendum.