Depuis 25 ans, la France est tenue de détruire les farines de ruminants en cimenterie. Au mois de mai 2022, l’hexagone va retrouver son statut de pays indemne de cas d’encéphalopathie spongiforme bovine. Akiolis, le groupe industriel spécialisé dans la production d’ingrédients animaux et sa marque Atemax, dédiée à l’équarrissage, comptent ainsi tirer parti de cette évolution pour valoriser les farines animales sous forme d’engrais. De nouveaux investissements sont d’ores et déjà engagés pour faire bénéficier tous les éleveurs, dont les producteurs de porcs, d’une meilleure valorisation des animaux morts collectés. « C’est notre rôle, avec Atemax, de saisir les opportunités réglementaires qui sont positives pour les éleveurs. La situation sanitaire a évolué, tout comme la société, qui demande de plus en plus le retour à la terre des sous-produits dans une logique d’économie circulaire. Nos clients éleveurs ne comprendraient pas que nous continuions à collecter des ruminants en C1 (voir encadré), en ignorant les nouvelles possibilités offertes par la règlementation. Leur valorisation en engrais sous forme de farines est beaucoup plus intéressante qu’en énergie chez les cimentiers » Et de poursuivre : « Nous travaillons aussi pour augmenter dans le même temps les volumes des autres animaux collectés en C2 et nous développons notre filiale Violleau, spécialiste des engrais organiques ».
Pour rappel, la réglementation européenne distingue trois catégories de matières animales, et les classe selon leur niveau de risque estimé pour la santé humaine, la santé animale et l'environnement (Règlement (CE) n° 1969/2009). Ce texte impose une organisation qui empêche tout retour vers l'alimentation humaine : tri à la source et prise en charge dans des filières spécialisées garantissant la traçabilité complète, de la collecte jusqu'aux débouchés de valorisation.
Akiolis souhaite favoriser les intrants locaux et circulaires.
6 lignes pour valoriser les farines C2
Akiolis affirme disposer des infrastructures industrielles capables de valoriser les animaux morts en élevage éligibles à la Catégorie 2. Les usines de St-Langis-lès-Mortagne (61) et du Passage d’Agen (47), disposent déjà depuis six ans d’une ligne C2. Par ailleurs, la société s’apprête à ouvrir une deuxième ligne à St-Langis et à en lancer une autre à Vénérolles (02). Les nouvelles tournées d’équarrissage permettront d’augmenter les volumes de porcs à valoriser en filière engrais. Aujourd’hui, la collecte en Catégorie 2 n’est pas rentable pour Akiolis car le coût logistique dépasse la plus-value de valorisation. Avec les trois usines équipées pour valoriser la Catégorie 2, les éleveurs servis par Atemax pourront bénéficier des mêmes possibilités de valorisation dans l’Ouest, le Nord-Est et le Sud-Ouest.
Un projet innovant de gazéification des farines C1
Akiolis ne s’intéresse pas qu’aux farines C2. En parallèle, le groupe développe un projet de gazéification des farines C1 sur son usine de St-Langis (61). Elle permettra à partir de 2023, de diminuer les coûts d’élimination des farines C1 jusqu’à présent orientées en cimenterie : celles-ci seront en effet utilisées sur place pour produire de l’énergie pour les propres besoins de l’usine et pour le réseau électrique.
L’ensemble des infrastructures offrira par ailleurs la possibilité de produire de la graisse animale valorisée en carburants verts pour un usage grand public.
