Avec 2,8 millions d’animaux élevés sur son territoire, les Pays de la Loire restent en 2021 la deuxième région porcine de France (13 % de la production), loin derrière sa voisine la Bretagne (69 %). Si ce volume est stable (+ 0,4 %), le nombre d’élevages poursuit sa décroissance : 1 600 sites professionnels sont désormais recensés dans la base de données BDPORC, soit un recul de 1,5 %.
Les naisseurs spécialisés en recul de 14 %
Cette baisse atteint 14 % dans le cas des sites naisseurs spécialisés, ce qui pose question quant à l’avenir de l’approvisionnement en porcelets. « Des achats à l’étranger représenteraient davantage de risques sanitaires, estime Dominique Bellanger, directeur du Comité régional porcin (CRP). De plus, ils ne permettraient pas d’accéder à la démarche Le Porc Français. »
S’adapter à la QT avant décembre 2023
En Pays-de-la-Loire, les élevages référencés VPF (viande de porc française) sont au nombre de 1 319 et représentent 99 % des porcs abattus. 1 229 d’entre eux (96 % des porcs abattus) vont plus loin en appliquant un cahier des charges Qualité-Traçabilité (QT) : ces bonnes pratiques d’élevage, ainsi que de nouveaux critères, feront partie des conditions à respecter pour accéder à la nouvelle démarche Le Porc Français en 2024.
Les évolutions ont été présentées par Inaporc à l’occasion de l’assemblée générale du CRP Pays-de-la-Loire le 24 juin dernier à Angers. « Les éleveurs n’appliquant pas encore le cahier des charges QT ont jusqu’en décembre 2023 pour s’adapter, précise Dominique Bellanger. En 2021, nous avons commencé la sensibilisation et les tests avec les groupements. Nous devons poursuivre la communication auprès des éleveurs, aux côtés de l’accompagnement assuré par les groupements, car l’engagement dans ces bonnes pratiques, identifié par un logo reconnu des consommateurs, consolide l’image de la production française. »
Un travail collectif utile à tous
Cette mission autour de la qualité et de la traçabilité de la viande de porc sera prioritaire parmi les actions du CRP Pays-de-la-Loire dans les mois à venir. Le comité doit hélas faire face à une diminution de 40 % de ses ressources financières depuis la décision prise il y a un an par Cooperl de ne plus verser ses cotisations. « C’est regrettable car notre travail collectif est utile à tous, a déclaré le président Mickaël Guilloux. Le CRP est un interlocuteur indispensable avec les organisations professionnelles régionales et nationales, et les services de l’Etat. »
« Des aides plus que nécessaires »
En 2021, le CRP a notamment alerté la Draaf quant aux difficultés économiques des éleveurs. C’est ainsi qu’en Pays de la Loire, 363 éleveurs ont bénéficié de l’aide d’urgence du Plan de sauvegarde porcin, pour un montant de 7,3 millions d’euros. En outre, 573 dossiers sont éligibles à l’aide de structuration pour plus de 16 millions d’euros. « Les aides du plan de sauvegarde et celles du plan de résilience Ukraine représentent environ 15 centimes par kilo de porc sachant que l’augmentation du coût de revient atteint 50 centimes, insiste Mickaël Guilloux. Elles sont une réelle compensation, plus que nécessaire ! »
Enfin, dans un contexte sanitaire où le virus de la fièvre porcine africaine est aux portes de l’Hexagone, le CRP est mobilisé dans la mise en œuvre des mesures de biosécurité, en particulier la sensibilisation des travailleurs saisonniers étrangers, nombreux en Pays de la Loire.