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Désillusion totale pour l’association « Pour le bien-être animal porcin et la non-castration des porcs »

17 décembre 2021 - Elisa Taurin

Suite à la publication de l’arrêté ministériel précisant les modalités d’encadrement de la castration des porcelets à l’avenir, l’association fait un constat d’échec pour les éleveurs et annonce sa dissolution.

Un constat d’échec au goût amer. Voici le sentiment partagé par l’association « Pour le bien-être animal porcin et la non-castration des porcs », dans un communiqué en date du 14 décembre par lequel elle annonce sa dissolution à partir du 30 décembre 2021. Après près de deux ans de combat pour « faire prendre conscience à tous les responsables porcins de l’importance de l’arrêt de la castration pour la majorité des éleveurs afin de respecter la nouvelle loi relative au bien-être porcin et de permettre une économie de 10 € par porc à notre filière Le Porc Français », elle constate un échec total pour les éleveurs suite à la publication, le 19 novembre dernier, de l’arrêté ministériel précisant les conditions dans lesquelles ils pourront recourir à la castration des porcelets mâles à partir du 1er janvier 2022.

Pour l’association, les représentants des éleveurs ont préféré prioriser la loi Egalim 2 et la mise en place de l’AOP (association d’organisations de producteurs) Porc Grand Ouest, laissant ainsi l’écriture de l’instruction ministérielle concernant l’arrêt de la castration à vif des porcelets à l’initiative du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Elle regrette également le manque de prise en compte de la complexité et de la pénibilité du travail supplémentaire exigé aux éleveurs pour cette opération avec anesthésie. « Dans ce dossier, les abattoirs ont renié toutes les recherches faites par l’Inra et l’Ifip ainsi que les réalités de nos pays voisins ou d’entreprises d’abattage et de transformation françaises », ajoute l’association.

« Cet échec risque fort de conduire notre filière dans une impasse économique par manque de compétitivité et notre production nationale va encore diminuer, laissant à nouveau de la place à la production espagnole. Ce champion européen de la production porcine a toujours fait le choix de ne pas castrer inutilement ses animaux et retrouve depuis quelques années déjà l’économie globale permise par l’élevage de mâles entiers », conclut-elle, remerciant les éleveurs qui ont cru à l’importance de l’association et les incitant à continuer le combat et à ne pas céder au dictat de l’aval de la filière.

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