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Recensement agricole 2020 : érosion démographique et montée en gamme

17 décembre 2021 - Elisa Taurin

Les premiers résultats du recensement agricole 2020, présentés par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation le 10 décembre dernier, confirment la baisse de la population agricole et mettent en évidence l’augmentation de la production sous signes de qualité et bio.

L'élevage est le plus à la peine. Le vendredi 10 décembre, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie a présenté les premiers résultats du recensement agricole national 2020. Ceux-ci confirment la poursuite de l’érosion démographique de l’agriculture française métropolitaine (389 000 exploitations en 2020 vs 490 000 en 2010, soit -21 %), même si cette dernière est moins rapide que lors de la décennie précédente (deux installations pour trois départs, contre une seule en 2010). L’élevage est le plus impacté ; 37,3 % des exploitations sont à spécialisation animale en 2020, contre 42,7 % en 2010. 19 000 exploitations spécialisées en porc ou en volaille ont été recensées en 2020, soit 10 000 de moins que dix ans auparavant.

Près de 60 % des exploitants ont 50 ans ou plus

« Aujourd’hui, 58 % des chefs d’exploitations et co-exploitants ont 50 ans ou plus, un chiffre en augmentation de 6 points depuis 2010. Cela montre un vieillissement certain de la population agricole et le besoin d’engager une politique volontariste encourageant le renouvellement des générations en agriculture », lit-on également dans le rapport. Dans un communiqué datant du même jour, les Chambres d’agriculture France ont rappelé que « maintenir le nombre d’actifs en assurant leur installation et développer la transmission des exploitations avec des projets performants et durables constitue une des priorités du projet stratégique des Chambres d’agriculture ». De son côté, le syndicat Jeunes Agriculteurs a dévoilé cinq grandes propositions, à l’attention des candidats à l’élection présidentielle 2022, concernant la promotion des métiers agricoles, la formation, l’installation, la transmission et le foncier.

1 exploitation sur 4 sous signe de qualité

Cependant, le recensement révèle une montée en gamme de l’agriculture française. Les exploitants sont mieux formés (27 % ont un diplôme supérieur vs 17 % en 2010). Une exploitation sur quatre produit sous signe de qualité. Ce chiffre est même supérieur lorsqu’on se concentre sur les élevages spécialisés en porc ou en volaille (29 %, soit + 9 points par rapport à 2010). Il y a également davantage de fermes sous cahier des charges bio (12,1 % vs 3,7 %). Enfin, le nombre d’exploitations ayant investi dans la commercialisation en circuits courts a augmenté. Concernant le secteur de l’élevage, le rapport indique que « ces évolutions sont majeures et doivent être accompagnées à tous les échelons ; par la rémunération des éleveurs notamment au travers de la loi Egalim 2 ou encore de la prochaine PAC, par l’investissement dans la modernisation des élevages avec France Relance notamment ou encore par le développement de solutions d’avenir avec le plan France 2030. Continuer d’accompagner l’élevage français est un enjeu de souveraineté notamment dans un contexte où l’importation ne cesse de s’accroitre ».

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