Trois dépôts de plainte pour non-respect de la loi EGA
Alors que les négociations commerciales se sont clôturées officiellement mais se poursuivent par le biais du médiateur, les Jeunes Agriculteurs des Pays de la Loire ont déposé trois plaintes pour dénoncer la non-application de certaines mesures de la loi EGA.
Les Jeunes Agriculteurs (JA) n’y vont pas de main morte. Le mardi 2 mars dernier, les JA des Pays de la Loire ont annoncé avoir déposé trois plaintes auprès du tribunal de Nantes contre les transformateurs, les distributeurs, mais aussi l’État pour dénoncer le non-respect de la loi EGA.
Cette dernière, datant de 2018, doit, à terme, permettre une augmentation des prix payés aux producteurs. « La prise en compte des coûts de productions dans les contrats entre un agriculteur et son acheteur, ainsi que la construction du prix en amont étaient des mesures phares de cette loi. Ces mécanismes devaient permettre de tenir compte du coût de production pour établir le prix final d’un produit agricole », expliquent les JA avant de rappeler que ce principe existe dans tous les secteurs.
L’objet de la colère
Un peu plus de deux ans après l’entrée en vigueur de la loi, qu’en est-il ? C’est bien ce qui met en rogne les JA des Pays de la Loire. Ces derniers estiment que les coûts de productions ne sont pas assez pris en compte pour déterminer le prix payé aux éleveurs, ce qui crée un déséquilibre dans le revenu des exploitants. Alors que les négociations commerciales viennent de se clôturer, les JA s’en prennent aux distributeurs qui n’ont pas hésité à demander des baisses qu’ils jugent « hallucinantes ». Par ailleurs, les JA avancent que ces mêmes distributeurs ont mis en avant l’argument de préservation du pouvoir d’achat pour faire baisser les prix. Une situation que les Jeunes agriculteurs jugent inacceptable.
Les transformateurs en prennent aussi pour leur grade : « Ont-ils pris conscience que les agriculteurs sont au bord de la rupture ? » s’inquiètent les JA. Ces derniers demandent une valorisation plus juste des produits agricoles et rappellent que les transformateurs ont à disposition un médiateur pour leur permettre d’obtenir des résultats favorables pour l’ensemble de la filière, mais qu’ils ne l’utilisent que trop peu.
Enfin, dernière cible : l’Etat. Les JA le considèrent comme garant de l’application de la loi, mais que ce dernier n’assume pas son rôle.