UGPVB : une AG haute en couleurs

7 décembre 2021 - Elisa Taurin

Lors de son assemblée générale, le 3 décembre dernier, l’Union des Groupements de Producteurs de Viande de Bretagne a donné sans détours ses conseils aux éleveurs porcins en matière d’orientations stratégiques à court et moyen terme, mais a également poussé un coup de gueule vis-à-vis d’Inaporc.

Crédit : UGPVB

De gauche à droite : Philippe Bizien, président de la section porc de l'UGPVB, Michel Bloc'h, président de l'UGPVB, Jacques Crolais, directeur de l'UGPVB et Jean-Luc Chereau, président de l'AOP Porc Grand Ouest.

« Nous devons résister et nous préparer pour des jours meilleurs. » Tel est le message qu’a souhaité passer Michel Bloc’h, président de l’Union des Groupements de Producteurs de Viande de Bretagne (UGPVB), aux éleveurs porcins, le 3 décembre dernier à l’occasion de l’assemblée générale du syndicat. Pour lui, la résistance doit se faire à deux niveaux. D’abord, au marché du porc breton (MPB). Pour cela, il affirme que « la mise en avant du Porc Français est stratégique, c’est un axe majeur pour résister. Sur ce point, je me félicite que nous ayons décidé à Inaporc d’accroître les moyens de promotion du LPF. Désormais, c’est aux distributeurs, salaisonniers et restaurateurs hors foyer de conforter la mise en avant du Porc Français auprès des consommateurs ». Ensuite, il est essentiel que les éleveurs résistent aussi individuellement. Les organisations de producteurs ont leur rôle à jouer dans la mise en œuvre de moyens personnalisés, notamment en matière de trésorerie et ceci pour consolider la situation financière en élevage.

« Être au rendez-vous de la reprise »

Michel Bloc'h, président de l'UGPVB

Le président encourage également les éleveurs à se préparer. « Nous préparer, c’est avant tout, anticiper le court terme. Il nous faut passer l’hiver en limitant la constitution de stocks de porcs en porcheries et ceci pour être au rendez-vous de la reprise », assure-t-il. Anticipant les baisses de cheptel porcin français et notamment de truies dans les années à venir, il leur demande aussi de se mettre en ordre de marche pour le moyen et le long terme : « Nous souhaitons passer […] un message important aux jeunes éleveurs, salariés d’élevages et futurs éleveurs. Deux axes stratégiques doivent orienter la production :
-    Nous manquerons très rapidement de truies, et, penser que l’avenir de l’élevage de porcs reposera sur un modèle engraisseur est non seulement une utopie économique mais, pire, une bombe sanitaire en préparation.
[…] La construction de maternités associatives peut être une réponse mais cela ne suffira pas. Alors, chers collègues éleveurs, soyez convaincus que l’élevage naisseur engraisseur est le modèle d’avenir, profitable et durable.
-    Dans les années à venir, les cochons libres vaudront de l’or ! Ce n’est pas le moment, cher amis éleveurs, de se faire ficeler par l’abattage.
[…] Il n’est pas question de se laisser enfermer dans une approche Egalim de circonstance, qui serait au final une contractualisation massive, sans permettre demain la juste valorisation de la baisse de l’offre, et ceci au profit des éleveurs. »

« L’avenir d’Inaporc dépendra de sa gouvernance »

Autre sujet brûlant évoqué lors de cette assemblée générale : « L’avenir d’Inaporc dépendra de sa gouvernance. » Le syndicat explique que, comme il l’avait demandé, un séminaire s’est tenu en septembre concernant les missions et la gouvernance de l’interprofession porcine. « A ce jour, j’exprime un doute par rapport aux orientations travaillées en séminaire avec toutes les familles, commente Michel Bloc’h. A titre d’exemple, nous n’acceptons pas que l’interprofession affiche publiquement, dans le cadre d’une conférence de presse, que les éleveurs sont prêts à castrer sous anesthésie grâce aux formations Inaporc, alors même que rien n’a abouti à ce jour sur la valorisation des animaux castrés et que le conseil d’administration s’était prononcé en faveur d’une conférence de presse centrée sur la promotion du LPF. Sur le dossier castration, depuis plusieurs mois, l’interprofession avance pour servir l’Etat et l’aval sans écouter. Nous en prenons acte et informerons les éleveurs. » Ainsi, l’UGPVB attend des changements concernant le mode de fonctionnement d’Inaporc.

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