« Chez Hypor, on a toujours eu cette culture d’une sélection équilibrée, affirme Julien Briant, le directeur général : sur la lignée Large white, 13 % de l’index global de la truie provient de la performance de la conversion alimentaire, et 20 % sur la Landrace. » La qualité des porcelets représente 22 % pour la LW et 18 % pour la LR, la reproduction 26 % pour la LW et 34 % pour la LR, la qualité de la carcasse 16 % pour le LW et 11 % pour le LR, 6 % pour chacune pour la longévité.
Le même potentiel génétique partout dans le monde
« En lignée femelle pure, nous avons plus de 80 000 truies dans notre base de sélection, avec des noyaux sur tous les continents. Peu importe où se situe l’éleveur, lorsqu’il fait le choix de travailler avec Hypor, il doit pouvoir bénéficier du même potentiel génétique qu’il soit en France, en Amérique du Sud ou au Canada… Pour cela, les gênes provenant de nos populations sont en permanence interconnectés. En France et au Canada, deux centres d’inséminations spécifiques hébergent les meilleurs reproducteurs de chaque lignée. Ils fournissent la semence aux noyaux de sélection à travers le monde et vers nos éleveurs et partenaires. Ainsi, nos populations restent en permanence connectées, nous réduisons le risque de consanguinité, et nous sommes certains que le progrès continue de circuler. » Deux nouveaux noyaux sont en train de se mettre en place au Mexique et au Brésil ; la France occupe une place stratégique pour Hypor. « L’objectif est de consolider nos noyaux de sélection et nos élevages R&D en France dont l’excellence et le professionnalisme de ses éleveurs sont reconnus, et dont le statut sanitaire permet l’exportation partout à travers le monde, et ce n’est pas le cas pour beaucoup de pays. »
« Quand on prend une femelle Hypor, on sait que 17 % du potentiel génétique provient de son IC. C’est un critère qui pèse lourd, mais pas aussi lourd que chez les lignées terminales parce que chez les lignées femelles on a tout un ensemble d’autres critères à sélectionner, donc on ne peut pas mettre tout le poids sur l’IC. » Sur les lignées terminales (Duroc Magnus ou Piétrain Maxter M3), la conversion alimentaire pèse beaucoup plus : « plus de 30 % de l’index est calculé en fonction de leurs performances de conversion alimentaire. La conversion alimentaire est un critère qui depuis toujours, pèse lourd économiquement à l’étage des éleveurs donc il est parfaitement normal qu’à l’étage de la sélection on en prenne compte et qu’on soit certain que nos animaux progressent susuffisamment vite en IC pour rester compétitif. C’est le critère numéro un en termes de poids, s’ensuivent la carcasse et la croissance pour le Piétrain, et la croissance puis la carcasse pour le Duroc. »
Croiser la génétique, la génomique et le phénotypage
« Les généticiens insistent pour mettre en parallèle nos travaux de génétique, de génomique et de phénotypage. La génomique permet d’être plus précis dans la sélection et d’accélérer le progrès génétique mais ne sut pas à donner toutes les garanties. Le phénotypage reste essentiel : plus de 15 000 verrats, dont 4 000 en France, sont testés individuellement chaque année dans nos stations de contrôle d’alimentation, et nous avons presque 400 DAC installées. Grâce à cela on est capable d’extraire les animaux les plus performants en termes de croissance et conversion alimentaire. Il y a de vrais caps de progrès génétiques réalisés sur la conversion alimentaire ces dernières années : lorsqu’on fait le bilan de l’année 2021, nous avons quasiment 1 cochon sur 5 qui a une conversion alimentaire inférieure à 2. C’est le fruit d’une taille critique de sélection, d’investissement de R&D et d’une puissance de traitement des données. En 2015 l’indice de conversion était à 2,4, en 2021 il est à 2,18. Ce n’est qu’une histoire de temps avant que tout ça se répercute pleinement à l’échelle des éleveurs. Le progrès génétique que nous apportons à nos lignées Hypor se traduit par un progrès génétique de plus de 0,90 euro par porc croisé terminal et par an (sur les bases d’un aliment moyen à 350 euros/t) rien que pour le critère de l’IC ».
Cet article fait partie du dossier La génétique pousse le curseur de l’efficacité alimentaire pour gagner en rentabilité et en durabilité, à découvrir dans Porcmag 572 juillet-août 2022.