L’arrêté encadrant la fin de la castration à vif est promulgué

22 novembre 2021 - Yannick Le Bihan

Attendues avec impatience, les modalités d’encadrement de la castration des porcelets sont désormais connues depuis la promulgation, le 19 novembre dernier, d’un arrêté ministériel. Le volet économique a été détaillé pour rassurer les éleveurs.

La filière porcine y voit plus clair en matière de castration. Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a en effet publié, le 19 novembre 2021, un arrêté et une instruction technique précisant les conditions dans lesquelles les éleveurs pourront recourir à la castration des mâles. A partir du 1er janvier 2022, les éleveurs ne pourront plus castrer les porcelets à vif. S’ils optent pour la poursuite de la castration chirurgicale, les producteurs de porcs et leurs salariés devront la pratiquer selon de nouvelles modalités impliquant la prise en charge de la douleur.

Julien Denormandie, le ministre de l'agriculture, s'était engagé, en 2020, à mettre fin à la castration à vif des porcelets.

Des formations à la castration sous anesthésie

Un appui technique sera proposé aux éleveurs et aux vétérinaires. Dès la fin du mois de novembre, ils pourront accéder à des modules de formation à distance, co-construits par l’Ifip et la SNGTV (Société nationale des groupements techniques vétérinaires) à la demande de la DGAL (Direction générale de l’alimentation). Les personnes intéressées pourront également y retrouver les protocoles d'anesthésie locale et d’analgésie sous forme de fiches. Ces dernières ont fait l’objet d’une concertation avec les scientifiques et représentants professionnels. Par ailleurs, dès le 1er janvier prochain, des sessions de formations pourront être assurées par les vétérinaires sur le terrain. Le coût de ces appuis techniques sera financé par l’Etat.

La contractualisation obligatoire pour financer les surcoûts de production

La castration chirurgicale est coûteuse en produits anesthésiants et analgésiques. Pour supporter ces dépenses opérationnelles, la prise en charge des surcoûts sera conditionnée soit à l’existence d’un signe de qualité, soit à la signature d’un contrat Egalim2 entre l’éleveur, l’abatteur et la coopérative. Cet accord tripartite devra tenir compte des coûts de production. En application des dispositions de la loi Egalim2 en matière de contractualisation obligatoire, le contrat sera le socle de la négociation commerciale et permettra de prendre en compte les coûts de production et donc les surcoûts liés à la castration. Enfin, le ministère rappelle que les anesthésiants utilisés devront être la Lidocaïne ou le Tri-solfen®.
Les associations welfaristes n’ont pas tardé à réagir en reprochant à l’arrêté de ne pas répondre au bien-être animal. Ainsi, Welfarm a répondu le jour même de la promulgation du texte en déplorant que la castration sous anesthésie locale constituera toujours une mutilation de l’animal. Ses représentants en demandent donc l’interdiction et militent pour l’arrêt total de la castration voire l’immunocastration comme alternative.  

Pour retrouver l’instruction technique en PDF : https://info.agriculture.gouv.fr/gedei/site/bo-agri/instruction-2021-866

 

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