« N’oubliez pas que chaque projet améliorant la productivité de l’élevage contribue à la décarbonation. Aujourd’hui, l’empreinte carbone de l’élevage de porc concerne pour 53 % l’alimentation, 43 % les effluents, 2 % l’énergie et 2 % les bâtiments. » Ainsi Loïc Dupont, conseiller environnement et valorisation Evel Up a-t-il rappelé le principe de la décarbonation en élevage porcin aux éleveurs réuni pour le dernier forum Stratégie d’Evel’Up, en janvier.
Un fil rouge : la décarbonation des élevages
La question est posée : « Comment décarboner son élevage ? » « Vous le faites déjà !, répond le conseiller. En faisant progresser vos performances techniques, en optimisant l’alimentation, en réduisant les émissions d’ammoniac, en travaillant sur les économies d’énergies et en choisissant vos types de bâtiments et les matériaux. Il vous reste à le quantifier. »
Il a également mentionné la mise en place du Label bas-carbone ou du marché de crédit carbone.
75 % à 100 % de porcs engraissés sur site
Régis Cueff, SCEA Cueff à Plouvorn (29) a témoigné de son projet de restructuration.
Son objectif était de passer de 75 % à 100 % de porcs engraissés sur site au meilleur coût alimentaire. Pour avancer sur son projet, Régis Cueff à favoriser les échanges : commission technico-économique Evel’Up, réunions d’actualités technico-économiques, groupe de progrès, réunions techniques avec l’équipe salariée, contacts réguliers avec le conseiller technico-économique et le vétérinaire.
La réorganisation des bâtiments offrait trois possibilités. Son choix s’est tourné vers la construction pour un total de 2 400 places de PS (168 places par salle, 28 à 29 kg de poids de sortie, alimentation multiphase, lavage d’air, chauffage par pompe à chaleur et lisiothermie, et une case infirmerie par salle) et 1 800 places d’engraissement (208 places par salle, 13 porcs par case, 0,70 m2 par porc, salle de 18 m de profondeur, lavage d’air et quai soupe).
Évolution des pratiques
Ses pratiques ont ainsi évolué. En post-sevrage (PS) : il est passé de 100 kg/m2 en sortie de PS avec une formule 2e âge sécurisé puis nourrain à, aujourd’hui, 75 kg/m2 en sortie de PS (détassage et mise en engraissement plus précoce) avec une formule 2e âge performance jusqu’à la fin du PS (27 kg). En engraissement, l’alimentation croissance était auparavant administrée jusqu’à 60 kg. Elle est dorénavant maintenue jusqu’à 65 kg. La courbe d’engraissement est plus poussée et le suivi des consommations est libéral.
« Le projet étudié et retenu est le plus cohérent sur le long terme avec mon élevage et offrant la meilleure option technique et sanitaire, précise Régis Cueff. J’ai pris le temps de faire mûrir mon projet. Il faut savoir s’entourer des compétences nécessaires afin de lancer sa stratégie de restructuration, pour les plans, conception et aménagement des bâtiments, étude de l’environnement et les autorisations d’exploiter, pour la conduite d’élevage, santé et biosécurité », conclut-il•
Coopérative agricole regroupant plus de 800 éleveurs de porcs en Bretagne et dans le grand-ouest, Evel’Up est au coeur des problématique de ses adhérents. Elle propose régulièrement des journées à thème mêlant sujets techniques, témoignages et temps d’échanges. Le 24 janvier dernier, le forum Stratégie « Mon projet d’élevage, je le construis, je le partage » a proposé d’aborder quatre sujets d’actualité : la Faf, la fidélisation de ses collaborateurs, les performances techniques et les économies d’énergies.