La nutrition des truies et des porcelets peut aider à réduire le nombre de petits porcelets à la naissance. Tel était l’objet des deux webinaires organisés par Zinpro les 13 et 14 avril à l’occasion de son 13ème séminaire porcin FeetFirst®. « A mesure que la taille de la portée augmente, conséquence du progrès génétique, nous constatons une proportion plus élevée de petits porcelets à la naissance, qui sont associés à une mortalité sous la mère accrue et à une croissance réduite », rappelle Christof Rapp, nutritionniste porc chez Zinpro. Et de poursuivre : « Le poids à la naissance est un critère économique clé. En effet, 100 g de poids vif de plus par porcelet né se traduisent par 42 kg supplémentaires à l’abattage ». Par ailleurs, l’analyse d’une base de données par Marrina Schuttert, vétérinaire praticienne à la clinique Varkenspraktijk située à Someren aux Pays-Bas a permis d’illustrer la forte corrélation entre le poids de naissance et la survie des porcelets. Celle-ci révèle que 15 % des porcelets ont un poids de naissance inférieur ou égal à 1,1 kg. Le taux de mortalité avant sevrage de cette sous-population est de 34 % et cette catégorie représente 43 % des mortalités totales en maternité.
Une variation du poids fœtal dès 28 jours de gestation
D’après Anja Varmløse Strathe, professeur adjoint au département des sciences vétérinaires et animales de l’Université de Copenhague au Danemark, la nutrition des truies joue un rôle important dans le poids de naissance des porcelets. « Dans la portée, la variation du poids fœtal est apparente dès le 28ème jour de gestation », affirme-t-elle. Cette dernière a donc mené des études dont l’objectif était d’examiner l’impact de la modification de l’alimentation en début de gestation sur le poids de naissance des porcelets. Les premiers résultats montrent que l’ajout d’acides gras oméga-3 et d’antioxydants peut orienter positivement ce critère. « Les oméga-3 sont connus pour avoir un effet sur le système immunitaire de la truie ainsi que sur le développement du système nerveux et de la vision du fœtus, conduisant à des porcelets dotés de meilleures capacités cognitives à la naissance. Cela peut contribuer à une meilleure survie. Augmenter l’apport en antioxydants, notamment en vitamine C, en zinc et en sélénium, aide à réduire les effets négatifs du stress oxydatif, comme notamment un développement placentaire réduit », explique-t-elle.
Améliorer la qualité de la supplémentation en oligo-éléments
Le stress oxydatif est également connu pour avoir des effets négatifs sur la maturation des ovocytes et le développement embryonnaire. « En améliorant la qualité de la supplémentation en oligo-éléments, il est possible de réduire l’impact du stress oxydatif », ajoute Christof Rapp. Lors d’un essai en contemporain mené au Brésil dans un élevage commercial, Zinpro a obtenu une amélioration significative du poids de portée à la naissance (19,8 vs 18 kg) et une plus forte proportion de porcelets de poids supérieur à 1,4 kg (48 % vs 38 %) en remplaçant une partie des minéraux inorganiques de la ration par Availa® Sow, un mélange de zinc (50 ppm), de manganèse (20 ppm) et de cuivre (10 ppm) chélatés. Cependant, l’entreprise n’a pas observé de réduction du nombre de porcelets de poids inférieur à 1 kg (environ 13 % dans les deux cas). Par ailleurs, Anja Varmløse Strathe explique qu’ « un déficit en arginine et en méthionine a un impact négatif sur la vascularisation et le développement du placenta. Or, les petits fœtus sont associés à des placentas plus petits ».
Augmenter les chances de survie
Malgré ces apports de la nutrition, Zinpro est conscient que cette problématique restera probablement une réalité de la vie des élevages porcins. Marrina Schuttert a donc donné quelques pistes pour augmenter les chances de survie et d’engraissement de ces petits porcelets, telles que :
- La réduction de l’incidence des maladies infectieuses chez les truies ;
- La réduction du stress de chaleur en été et l’apport de 15 à 20 litres d’eau potable par truie et par jour ;
- La conservation de zones de mise bas propres et sèches ;
- Le respect d’une température entre 22 et 24°C en maternité ;
- Un apport de colostrum de 200 à 250 g par porcelet. « Il faut penser à la technique du ‘‘split-suckling’’ qui permet à tous les porcelets, par la mise à l’écart au chaud des premiers porcelets nés, d’avoir accès à la mamelle. Les porcelets consommant moins de 200 g de colostrum ont une mortalité supérieure de 46 % », commente-t-elle.