Suite à l’épidémie d’Influenza aviaire, la Confédération Paysanne avait déjà publié en 2018 un guide de biosécurité dédié aux élevages de volailles en plein-air en partenariat avec l’Institut technique de l’aviculture (ITAVI). « Le guide avait vraiment été apprécié et je pense que ce sera pareil pour celui-ci, nous sommes confiants », souligne Denis Perreau, secrétaire national en charge de l’élevage à la Conf’, également céréalier et éleveur ovin en Côte d’Or. Ce nouveau guide permet aux éleveurs de connaître leurs droits et devoirs, notamment lors des contrôles, les textes réglementaires et la législation, ainsi que leur recours possible.
Des règles de biosécurité inadaptées aux élevages plein-air
Rédigé avec le regard sur la faisabilité de la direction générale de l’Alimentation (DGAL), le guide propose « tout un tas de solutions qui permettent d’arriver à cette biosécurité sans forcément que tout soit enfermé, désinfecté et stérilisé », explique Denis Perreau. « Le problème, c’est que les règles de biosécurité officielles sont totalement inadaptées aux élevages plein-air et à leur diversité. »
Une obligation de résultats plutôt qu’une obligation de moyens
Ainsi la Conf’ défend et insiste pour une obligation de résultats plutôt qu’une obligation de moyens, combinée à une analyse de risque sur chaque élevage. « Lorsqu’il n’y a pas de flux de personnes, d’animaux ou de véhicules, les risques d’introduction de la maladie sont beaucoup moindres. Avant de vouloir appliquer la réglementation, il faut faire une analyse de risque à chaque exploitation, qui sont toutes différentes les unes des autres dans les élevages plein-air, plutôt qu’avoir des références générales. »
« Les éleveurs plein-air font bien leur travail et sont conscients des risques. »
Un avis partagé par Noémie Calais, éleveuse plein-air de porcs noir bio, et nouvellement médiatisée par la sortie de son livre "Plutôt nourrir" publié chez Tana Éditions et co-écrit avec Clément Osé. « Il n'y a pas deux élevages plein-air qui se ressemble, ils sont tous adaptés à leur terrain. Nous avons tous des risques différents, donc on ne va pas mettre les mêmes moyens pour avec avoir les mêmes résultats. Les éleveurs plein-air font bien leur travail et sont conscients des risques. »
Pour l’éleveuse installée dans le Gers, ce guide est « indispensable et ça manquait. En ce moment de fracture sociale, il faut être certains que les éleveurs ne sont pas la cause du problème, nous avons tous à cœur à ne pas avoir d’élevage contaminé, c’est d’ailleurs pour cela que nous avons de petits élevages ».