Presque deux nés totaux supplémentaires par portée. C’est ce qu’ont observé en seulement cinq ans les nutritionnistes Le Gouessant avec leur outil STI (Suivi technique immédiat) intégrant les performances de 62 élevages clients (voir graphique n° 1). Un bond qui les a incités à adapter plusieurs fois leur stratégie d’accompagnement nutritionnel des truies depuis 2015. Le dernier ajustement a vu le jour cette année avec la création de la gamme HP+, pour « Hyperprolifique+ ». Depuis 2015, la gamme d’aliments Gestale pour truies gestantes de la coopérative était déjà composée de deux produits : Perf et HP, ce dernier spécifiquement créé pour les élevages à haute prolificité.Plusieurs améliorations ont été réalisées sur chacun d’entre eux au cours du temps. Le profil d’acides aminés (aa) a par exemple été revu en 2015 sur tous les programmes Gestale et renforcé en 2018 sur le HP.
« L’arginine et la valine sont particulièrement importantes dans le fonctionnement du placenta puisqu’ils favorisent le flux sanguin en entre la truie et le porcelet. Cela a pour effet un meilleur apport des nutriments aux foetus. Notre complexe Amine a d’ailleurs montré des performances supérieures à nos attentes lors d’un essai mené sur 900 pesées : en sa présence, les porcelets se sont avérés être plus vigoureux et plus lourds de 70 g à la naissance, avec une hétérogénéité réduite (voir graphique n° 2) », explique Gwénola Ramonet, chef produit porc Le Gouessant.
POUR ALLER PLUS LOIN
En 2019, la gamme Gestale a bénéficié d’une refonte de ses niveaux en biotine et en vitamine D3 dans l’objectif de renforcer les aplombs. L’aliment HP a lui été remodelé sur son niveau d’énergie nette. Enfin, en 2020 la concentration en sulfate de fer et en vitamine C a été doublée. Mais s’apercevant que certains élevages se démarquaient encore par leur potentiel de porcelets sevrés, les spécialistes de Le Gouessant ont décidé d’aller encore plus loin dans leur accompagnement en leur proposant une nouvelle gamme d’aliments : HP+. À disposition des éleveurs qui souhaitent sevrer plus de 14 porcelets par portée, la petite nouvelle bénéficie d’une forte teneur en acide gras à chaînes moyenne pour améliorer la qualité du colostrumet donc la survie des porcelets. Par ailleurs, reconnu pour ses vertus sur la survie embryonnaire et l’augmentation du poids des foetus et du placenta, l’acide folique est incorporé à une teneur deux fois plus importante dans les aliments HP et HP+ par rapport au Perf.
HP+ À TOUS LES STADES
« Nos deux indexes « Fibres », l’un sur la flore et l’autre sur le transit, nous permettent également de choisir les ingrédients les plus adaptés pour faciliter le déroulement de la mise-bas », poursuit Gwénola Ramonet. Comme pour les gammes Perf et HP, la gamme HP+ se décline sur tous les stades de la reproduction. Le HP+1 se distribue en verraterie pour faciliter la reprise d’état des reproductrices, la fécondation et la survie embryonnaire. Le HP+2 est à destination des truies pleines avec une concentration renforcée en aa. Ensuite, si la logistique de l’élevage le permet, un aliment péri-mise bas de la même gamme peut être distribué avant le passage à l’aliment lactation. Selon l’experte, ce dernier a également un rôle essentiel pour gérer la qualité des porcelets : « une perte d’état trop importante en lactation impactera directement la qualité de la ponte ovulaire et créer très tôt de l’hétérogénéité sur les foetus. Nous avons donc retravaillé l’appétence des aliments lactation », argumente l’experte.
Par ailleurs, en plus des solutions nutritionnelles, l’entreprise lamballaise propose à ses clients la réalisation de pesées permettant l’établissement d’un état des lieux de la fréquence d’apparition de porcelets chétifs. De quoi aiguiller les éleveurs dans leurs pratiques nutritionnelles et les aider à tirer profit des porcelets nés totaux supplémentaires.
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
Gaec des Boschiaux
DES COURBES D’ALIMENTATION ADAPTÉES
Carte de visite: GAEC DES BOSCHIAUX à Penguilly (22) |
Avec une conduite alimentaire relativement simple, un aliment gestante et un aliment allaitante de la gamme Perf, les éleveurs du Gaec des Boschiaux réussissent à sevrer 14,18 porcelets par portée (voir tableau). Mais pour en arriver là, en 2018 une adaptation des courbes d’alimentation des truies a été nécessaire. « Après le renouvellement du cheptel pour passer en truies TN 70, il fallait revoir l’ensemble de l’approche alimentaire. Nos porcelets étaient trop légers à la naissance ce qui avait une incidence sur le poids au sevrage (N.D.L.R. : 5,2 kg à 21 jours) », explique René Lucas, gérant de l’exploitation avec sa femme Isabelle.
Le travail effectué en 2018 sur les plans d’alimentation a consisté à augmenter significativement les apports à partir du 80e jour de gestation et à sortir du schéma linéaire précédemment appliqué. « Un travail de tri des reproductrices, à l’oeil, en fonction de leur état, et leur répartition sur quatre courbes (cochette, maigre, normale et grasse) a également été mis en place a sevrage », explique Aurélie Poupon, technicienne Le Gouessant qui suit l’élevage. En parallèle d’une augmentation significative du nombre de nouveau-nés, les résultats de ces aménagements ont tout d’abord permis d’alourdir les poids de naissance, puis ceux de sevrage (6,2 kg par animal à 21 jours). « Nous passons moins de temps à refaire les portées mais nous avons conservé le même nombre d’animaux sevrés précocement », explique Isabelle Lucas. Et son mari de poursuivre, « j’ai arrêté de faire de la bouillie pour les petits. Cela m’a fait gagner du temps. Nous avons également moins de truies maigres en maternité et au sevrage. » Récemment, un chantier de pesées de porcelets à la naissance a montré un poids moyen individuel de 1,3 kg avec seulement 240 g d’écart de poids, reflétant une belle homogénéité. « Pour 16,38 porcelets nés totaux, la portée affiche donc plus de 21 kg à la naissance. De quoi partir du bon pied et obtenir un poids de portée au sevrage des plus conséquents », conclut, enchantée, la technicienne.