Sophie Charlotte Wall, spécialiste Phytobiotics,

Les extraits de plantes au secours de l’inflammation

Le stress, qu’il soit thermique, social ou physique, génère une inflammation dans le tube digestif du porc que les acides organiques ne suffisent pas à gérer en cas de diarrhées. C’est tout l’intérêt du Sangrovit développé depuis plusieurs années par le producteur allemand Phytobiotics.

« Les acides organiques ont un impact positif sur la gestion des diarrhées au sevrage, mais ils n’ont aucun effet sur l’inflammation. C’est pour cela que nous avons développé Sangrovit, 100 % composé d’extraits de plantes », explique Sophie Charlotte Wall de Phytobiotics, lors du séminaire pré-JRP organisé le 30 janvier à Saint-Malo par Feedeal, son distributeur en France. « Nos essais récents montrent notamment une réelle réduction des ulcères gastriques, sachant que ces derniers sont l’une des marques d’un stress. Cette réduction a atteint 60 % dans un test en Australie. » L’experte pointe aussi les résultats d’une étude sur 3 ans qui a concerné 2,4 millions de porcs en Espagne. « Par rapport à la moyenne, le GMQ des 139 278 porcs qui ont ingéré du Sangrovit entre juin 2020 et février 2021, à raison de 36 g par jour, est amélioré de 4,3 % et les coûts vétérinaires sont réduits de 31 % ».

Les dégâts provoqués par le stress

Sophie Charlotte Wall détaille les dégâts provoqués par le stress chez les porcs. Il influence en effet non seulement la physiologie de l’animal mais aussi son système immunitaire. « Lors d’un stress, l’animal produit des cytokines, vecteurs de l’information pour que le corps s’ajuste, mais aussi vecteur d’une inflammation dans le tube digestif ce qui va ensuite réduire la prise alimentaire et donc le gain de poids », expliquait la spécialiste. L’objectif du mélange à base de plantes de Sangrovit est donc d’éviter l’inflammation en réduisant la production de cytokines ce qui, dans le même temps, améliore l’efficacité alimentaire.

Un changement dans la prise alimentaire est le 1er indice de stress

« Les causes du stress sont multiples, qu’il s’agisse d’un stress thermique ce qui devient de plus en plus fréquent et dont les animaux à la génétique moderne souffrent plus en raison d’une moindre capacité d’adaptation, d’un stress social ou d’un stress physique. Le premier indice reste toujours le changement dans la prise alimentaire puis très vite, le stress génère des dommages sur les villosités intestinales et la spirale s’installe », détaille Sophie Charlotte Wall. Parmi les répercussions, le développement des pathogènes arrive très vite, notamment quand le système immunitaire n’est pas mature ou est déjà sollicité par ailleurs.

Objectif : bloquer les cytokines

Si le stress aigu peut très rapidement générer une inflammation, cette dernière peut disparaitre assez rapidement si le stress et l’inflammation sont convenablement pris en charge avec un blocage des cytokines pro-inflammatoires et un soutien des cytokines anti-inflammatoires. C’est beaucoup plus compliqué en cas de stress chronique car tous les mécanismes de réaction se dérèglent et l’animal s’habitue au stress en vivant avec une inflammation chronique. Mais, si un pathogène apparait, son système immunitaire n’aura plus les ressources pour lutter.

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