SCEA de la Ville Barbé (22)
Un logiciel d’alimentation pour coller aux besoins des truies
C’est en améliorant la couverture des besoins des truies et de leur portée, via un changement d’aliment en verraterie et un rationnement adapté grâce à l’utilisation du logiciel KarmaPlan développé par Mixscience pour Sanders, que la SCEA de la Ville Barbé a pu obtenir des porcelets de meilleure qualité à la naissance comme au sevrage.
Défi relevé. « Nous cherchions à améliorer la qualité des porcelets à la naissance. Nous les voulions plus lourds mais aussi davantage homogènes », débute Joseph Pansart, responsable de la SCEA de la Ville Barbé, maternité collective de 1 250 truies à Hénanbihen (22). En effet, selon Magali Pouvreau, animatrice technique chez Sanders qui suit l’élevage, la prolificité augmentait mais avec elle, le taux de pertes sur nés vivants également. « Le challenge était d’empêcher ce phénomène », explique-t-elle. Ainsi, pour répondre à cet objectif d’amélioration de la qualité des porcelets à la naissance, deux modifications ont été réalisées concernant l’alimentation des truies en janvier 2021. La première a consisté à changer d’aliment de verraterie et la seconde, à réviser le plan de rationnement des truies gestantes grâce à l’utilisation du logiciel d’alimentation des truies KarmaPlan, développé par Mixscience pour Sanders.
A la SCEA de la Ville Barbé, trois aliments haut de gamme sont utilisés pour nourrir les truies : un de verraterie (Proly Qualy aujourd’hui), un de gestation distribué en salle gestante (Proly Tec) et un d’allaitement apporté en maternité (Noury Star). Des mesures d’épaisseur de lard dorsal (ELD) sont réalisées en sortie de maternité et à l’échographie à 28 jours de gestation. Quatre courbes de rationnement sont ainsi appliquées ; truies « normales » (14 – 15 mm d’ELD), truies « grasses » (> 15 mm d’ELD), truies « maigres » (11 à 13 mm d’ELD) et cochettes. « Le passage de l’aliment de verraterie Proly Star au Proly Qualy, qui contient des niveaux d’énergie, de protéine et de lysine plus élevés mais également des compléments vitaminiques, a été l’occasion d’utiliser le logiciel KarmaPlan. L’objectif était de voir si ce changement d’aliment nécessitait également une adaptation de la courbe de rationnement des reproductrices, afin de rester en adéquation avec leurs besoins et ceux de leur portée », rapporte l’animatrice technique.
Une courbe d’alimentation théorique adaptée
Concernant le plan d’alimentation des truies gestantes, la courbe théorique pour les truies « normales » proposée par le logiciel KarmaPlan indiquait quotidiennement 2,7 kg en verraterie avec l’aliment Proly Qualy – au lieu de 2,8 kg avec l’aliment précédent -, puis 2,65 kg jusqu’à 74 jours de gestation – contre 2,6 kg historiquement -, suivis d’une progression en deux temps à 2,8 kg de 75 à 84 jours de gestation et 3,3 kg de 85 jours de gestation à la mise bas – au lieu d’une montée de 3 à 3,4 kg entre 74 et 76 jours de gestation historiquement. « En pratique, nous avons préféré abaisser de seulement 50 g la ration quotidienne des truies en verraterie, afin d’optimiser la reconstitution des réserves corporelles des reproductrices. Et en fin de gestation, comme les truies avaient tendance à puiser sur leurs réserves en raison des besoins de croissance de la portée, nous avons ajusté la courbe à la hausse. La progression est, comme auparavant, rapide entre 74 et 76 jours de gestation, avec un passage de 3 à 3,5 kg d’aliment, soit 100 g par jour de plus qu’avant janvier 2021 », analyse Magali Pouvreau.
Les mises bas obtenues suite à ces modifications ont débuté en mai 2021. « Le nombre de porcelets nés totaux a continué d’augmenter. Pour autant, les nés vivants sont plus homogènes, plus vigoureux et nous observons moins de petits. Sur 54 truies à la mise bas, nous réalisions huit portées de petits porcelets auparavant, contre quatre à cinq aujourd’hui », constate Joseph Pansart. Et preuve de meilleure qualité des porcelets, le taux de pertes sur nés vifs a baissé de plus d’un point pour atteindre un peu moins de 11 %. Ainsi, la SCEA de la Ville Barbé a vu son nombre de porcelets sevrés par portée augmenter et ceux-ci sont également un peu plus lourds au sevrage (voir tableau). « Nous avons aussi remarqué que les truies sont davantage homogènes au sevrage et reprennent plus vite de l’état ensuite. Le taux de mise bas est passé de 85,9 % à 88,5 % », complète le responsable de la maternité collective.
Ce dossier peut être lu dans sa totalité dans Porcmag de décembre 2021