Danbred ajoute la métabolomique à ses outils de sélection
Afin de gagner en précision de sélection, le schéma Danbred utilise maintenant la métabolomique. Caractérisant les effets environnementaux de l’expression des gènes, cette technique s’appliquera à la recherche d’amélioration de l’efficacité alimentaire mais aussi de la qualité de la viande.
Après les données phénotypiques, généalogiques et génomiques, Danbred s’est lancé en 2020, en collaboration avec le Centre Danois pour la Recherche Porcine (SEGES), Nordic Seed et l'Université d'Aarhus dans l’utilisation de la métabolomique par résonance magnétique nucléaire (ou RMN) pour sélectionner ses reproducteurs. Cette nouvelle source d’informations est issue de l’étude de l’ensemble des métabolites d’un échantillon. Ces molécules, très diverses, sont associées au niveau d'activité physiologique initié au niveau de l'ADN et qui aboutissent à l'expression des traits. Ce niveau d'activité physiologique est régulé à la fois par les gènes de l’individu mais aussi par les signaux en provenance de son environnement. « Ce lien peut être exploité pour augmenter le potentiel génétique des caractères recherchés », explique Danbred.
Améliorer le gain génétique
Un élargissement du champ de connaissances qui permettra finalement au schéma génétique de gagner en précision et donc d’augmenter la probabilité de sélectionner les candidats génétiquement supérieurs et, par conséquent, d’obtenir un gain génétique plus élevé.
Cet outil sera d’autant plus utile que la précision des valeurs génétiques est faible pour la majorité des caractères chez les porcs. « La fourchette se situe entre 10 et 40 % pour la plupart des traits, ce qui montre que nous ne réalisions jusqu’ici qu'une petite partie du gain génétique théoriquement possible », expliquent les experts du schéma danois. D’après leurs recherches bibliographiques, la sélection métabolomique pourrait augmenter le gain génétique jusqu’à 25 % pour l’efficacité alimentaire des porcs. Une méthode particulièrement pertinente sur cette problématique au regard du coût et de la difficulté à prendre des mesures précises et individuelles.
Si les effets de la sélection métabolomique apparaîtront progressivement, d’après les projections des scientifiques Danbred, « d'ici 2050, le ratio alimentation/croissance sera réduit d'environ 0,3 kg d'aliments par kg de croît, en plus de ce qui est attendu par ailleurs sans prise en compte de la sélection métabolique. Cela correspond à une réduction des coûts de 5,40 € par porc charcutier et à une réduction annuelle des émissions de CO2 correspondant à 150 000 tonnes d'équivalent CO2. »
Des analyses sur animaux vivants
Le second sujet pour lequel cette technologie pourrait s’avérer utile est la qualité de la viande. Celle-ci est en effet difficile à mesurer chez les candidats à la sélection vivants et les informations ne sont généralement disponibles qu’auprès des demi-soeurs / frères ou soeurs / frères abattus. Le schéma prévoit ainsi de mesurer le taux de gras intramusculaire notamment sur son Duroc Danbred et souhaite « élaborer des produits ciblés pour les marchés ayant une préférence pour la viande de porc d'une qualité spécifique ».