Le capteur Opti-Sensor actuellement en phase de test par Samson Group et Pichon, mesure toutes les millisecondes le taux de matière sèche et les valeurs NPK (azote, phosphore, potassium) contenus dans les engrais organiques solides (fumiers, composts...). Compact et autonome, il utilise la méthode de spectroscopie en proche infrarouge ayant déjà fait ses preuves en milieu agricole, notamment en capteur NIR sur les lisiers. Un échantillonnage est prélevé à intervalle régulier et les résultats obtenus sont comparés à la base de données Epsolys (voir ci-dessous) pour déterminer le taux de matière sèche, l’azote ammoniacal, ainsi que le taux de carbone, de phosphate et de potassium dans le fumier solide. « Nous avons sollicité des éleveurs de porcs, bovins, de moutons, de canards… du secteur ouest, de l’Aquitaine à la Normandie, pour fournir la matière », précise Laurent Blin, responsable produit épandeurs solides à Samson Agro France.
L’analyse quantitative des nutriments régulera l’épandage par rapport à l’un des composants au choix. Le capteur permettra ainsi à l’opérateur de maximiser l’utilisation des engrais organiques en évitant le surdosage ou le sous-dosage en ayant un apport contrôlé à l’hectare. Enfin, la réduction de l’apport d’engrais minéral diminuera l’impact environnemental des chantiers d’épandage.
Pour l’heure, « la commercialisation du capteur n’est pas prévue dans l’immédiat, reconnait Laurent Blin. Nous allons élargir le panel de produits pour les tests prévus au printemps 2023 en incluant des fientes et des bouses ». Samson n’exclut pas non plus le test du lisier de porc : « Nous souhaitons savoir si le capteur peut-être fiable sur le liquide ».
Samson Group et Pichon ont récolté des premiers résultats : « Les essais sur le fumier bovin et compost ont établi des écarts maximums de 10-15 % entre la mesure du capteur et l’échantillon en laboratoire ».
Epsolys, financé par la Région Bretagne et le Feder, est un projet collaboratif à l’origine du capteur. Il a combiné les expériences et atouts des parties suivantes :
- L’Inrae pour la construction de la base de données à partir de 500 produits organiques collectés sur les élevages participatifs.
- Photon Lines pour le développement du capteur.
- Samson Group pour la définition des contraintes d’utilisations et l’implantation sur la machine.