Le 29 novembre 2022, l'Anses de Ploufragan-Plouzané-Niort a présenté les travaux réalisés ces deux dernières années par son laboratoire dans la filière porc. Éric Jouy et Claire Chauvin, des unités Mycoplasmologie-Bactériologie–Antibiorésistance et Epidémiologie et Bien-être du porc, ont réalisé une étude permettant l’estimation de la prévalence de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (Sarm) dans les élevages porcins en France. En 2008, une étude du même type montrait un taux de prévalence de 2,7 %. Un chiffre alors dix fois inférieur à la moyenne de l’Union européenne. « La France était en situation favorable », fait remarquer Éric Jouy.
Entre mai 2021 et février 2022, 76 échantillons prélevés dans 150 élevages français tirés au sort ont été analysés : le Sarm a été isolé dans 33 d’entre-eux. « Aucun lien n’a été établi entre l’isolement de Sarm et la région, le type ou la taille d’élevage, la saison ou le délai de réception des échantillons. » L’étude a établi que la prévalence de Sarm au sein des élevages de porcs détenant des truies en France a bondi à plus de 40 % en 2021. Ces données illustrent une dynamique similaire à celle enregistrée en Suisse entre 2009 et 2017. Comment expliquer de telles différences alors que les porcs sont moins exposés aux antibiotiques ?
« Les hypothèses se portent sur la contamination des intrants, des reproducteurs, des matériels », avance Éric Jouy. Il faut souligner l’importance de désinfecter régulièrement les bâtiments et soigner efficacement les blessures des personnes en contact », préconise-t-il. L’augmentation de portage est donc incontestable au sein des élevages porcins français même si la méthode d’analyse au laboratoire, qui a été optimisée dans ce délai de treize ans, permet de repérer un peu plus efficacement le Sarm.