Après avoir estimé qu’un élevage foyer de 466 truies NE situé dans le Finistère aurait à supporter un préjudice d’environ un million d’euros, l’IFIP, par l’intermédiaire d’Alexia Aubry, a présenté les résultats de la simulation « PI-ZHU » concernant les élevages situés à proximité. L’exercice s’est porté sur un élevage de 250 truies NE, conduites en 7 bandes, sevrées à 28 jours et des lots de 372 sevrés par bande. La période de restriction de mouvements retenue s’est élevée à 35 jours avec un élevage contraint d’euthanasier une bande de porcs.
Selon deux scénarios, une euthanasie du premier lot de porcs charcutiers prêts à partir ou une euthanasie du premier lot sevré sur la période de restriction, les calculs ont conclu à une forte variation de l’impact économique pour l’élevage indirectement touché par la FPA.
Pour les coûts liés à l’euthanasie, le simulateur SIM’Prej de l’IFIP établit un préjudice de 52 euros par animal au sevrage, alors qu’en fin d’engraissement, celui-ci grimpe à 132 euros. Dans cette seconde option, l’euthanasie représente un coût de 46 000 euros, contre 19 500 euros au sevrage.
Une estimation vraiment fiable ?
L’alourdissement des porcs pendant la période de restriction impacte fortement la marge de l’éleveur. Le poids d’abattage s’écartant du poids standard, les performances des porcs dégradent le TMP et l’efficacité alimentaire est moins bonne. Chaque semaine de restriction supplémentaire génère un alourdissement de 5 kilos des porcs charcutiers. Les porcs les plus lourds peuvent atteindre 145 kilos au bout de 5 semaines de restriction. Si l’éleveur procède à une euthanasie des porcs charcutiers, une seule bande en engraissement est concernée par cet alourdissement, occasionnant un préjudice total de 900 euros, contre 5 500 euros pour une euthanasie des porcelets au sevrage car elle concerne deux bandes de 5 et 2 semaines.
Pour le cumul du préjudice d’une euthanasie, il s’élève au sevrage à 25 000 euros (100 euros par truie), contre 46 900 euros pour l’euthanasie des porcs charcutiers (188 euros). Pour les 146 sites inclus dans la zone des 10 km autour du foyer, le préjudice total lié aux restrictions de mouvements culmine à 2 770 000 euros.
Face à ces pertes colossales, les éleveurs supportant un abattage sanitaire sur ordre de l’administration bénéficient d’une indemnisation à hauteur de 70-75% assurée par la DGAI. Les élevages soumis à une restriction de mouvements sont quant à eux dans l’incertitude. L’indemnisation, couverte ce coup-ci par le fonds de mutualisation du risque sur la santé et l’environnement (FMSE) est soumise à une étude. Elle est possible mais pas automatique.
En conclusion, cette évaluation présentée par l’IFPI est à relativiser car de nombreux facteurs de variation sont à considérer et susceptibles d’engendrer des impacts économiques différents.
Pertes liées à la FPA pour un élevage à proximité, 250 truies NE, estimées dans le cadre du projet PI-ZHU
Péjudice | Euthanasie au sevrage | Euthanasie en fin d'engraissement |
Coûts liés à l'euthanasie | 19 500 euros, 52 euros par animal | 46 000 euros, 132 euros par animal |
Alourdissement des porcs | 5 500 euros | 900 euros |
Total | 25 000 euros (100 euros par truie) | 46 900 euros (188 euros par truie) |