À l’occasion du salon EuroTier, l’association des vétérinaires allemands (btp) qui tient traditionnellement son congrès durant le salon, a tiré la sonnette d’alarme : « Nous manquons cruellement de vétérinaires en élevage. Pourtant, la santé des animaux d’élevage joue un rôle important dans la santé humaine, le bien être animal et la profitabilité des exploitations porcines » explique ainsi Heiko Fäber, le directeur de l’association. « Le succès de l’agriculture repose sur des animaux en bonne santé. Et pour cela, les vétérinaires sont appelés pour fournir des conseils sur les conditions d’élevage et l’alimentation en plus de conseils purement liés à la santé. Mais cette évolution du métier vers plus de complexité se heurte à un défi de taille : sur les quelques 22 000 vétérinaires qui pratiquent en Allemagne, seulement 3 500 sont réellement impliqué dans le suivi et le soin aux animaux d’élevage. Les ressources vétérinaires sont de plus en plus rares dans les zones rurales, car nous manquons de jeunes vétérinaires qui s’impliquent dans les soins ».
Heiko Fäber, s’inquiète d’une situation qui pourrait très prochainement se traduire par une dégradation du bien être animal avec des animaux malades ou blessés qu’aucun vétérinaire ne serait disponible pour soigner. Il estime que la situation est fortement liée à la recherche d’équilibre vie privée/vie professionnelle des jeunes diplômés mais aussi aux contraintes règlementaires dont l’obligation de réduire encore l’usage des antibiotiques en élevage « alors qu’il a déjà été réduit de 60 % en 10 ans et qu’aller plus loin risque de poser de vraies difficultés de santé publique » chiffre le responsable.
Il dénonce de plus la lenteur de l’administration allemande qui n’a toujours pas traduit l’obligation d’une visite annuelle de vétérinaire en élevage ancrée dans le droit européen depuis avril 2021. « Une telle démarche est pourtant un vrai progrès pour le bien être animal, la santé des consommateurs et la protection légale des fermiers en tant que fournisseurs de produits alimentaires » conclut Heiko Fäber.